Fukushima... de l'incident à la catastrophe planétaire. 3/5
Mardi 22 mars 2011
Dernier point de situation des centrales japonaise par l'I.R.S.N. Télécharger la note d'information.
Le réacteur N°1 est à nouveau en surchauffe. "La situation est toujours inquiétante à la centrale nucléaire de Fukushima. «L'augmentation de la température autour du coeur du réacteur n°1 est une source d'inquiétude» a annoncé mardi l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco).
«Il est trop tôt pour dire que les réacteurs 1, 2 et 3 sont pleinement stabilisés. Nous devons continuer à arroser d'eau les trois premiers réacteurs»." Lire l'article entier sur Le Parisien.fr.
Les joies du libéralisme triomphant:
EDF demande une hausse des tarifs de 5% par an jusqu'en 2015. Lire sur Le Parisien.fr.
Pourtant, les cours de l'uranium ont baissé (voir graphique) et vont bientôt plonger vu les révisions de politiques énergétiques que la catastrophe nucléaire japonaise ne va pas manquer d'entraîner.
D'autre part, on nous assure que 80% de l'électricité est d'origine nucléaire et que l'énergie atomique de la France est 40% moins chère que chez ses voisins européens.
Ou alors, EDF a encore en vue des fabuleux contrats aux états Unis, comme celui avec Constellation, qui a bien failli lui coûter 2 milliards de dollars. Lire sur les Echos.
A moins qu'EDF n'aie encore besoin d'argent frais pour acheter un parc de centrales nucléaires pourries: Lire sur Eco.Rue89.com. "Le nucléaire britannique, la trés mauvaise affaire d'EDF"
Peut-être EDF a-t-il encore quelques milliards à perdre comme en Amérique Latine dans les années 2000 ? Lire sur Le Figaro.
Quoiqu'il en soit, l'opérateur historique d'électricité se comporte comme un enfant gâté, auquel les parents protecteur (l'état) donneraient un compte en banque, bien garni, à réapprovisionnement automatique, ainsi qu'un carnet de chéques. Un peu comme les progénitures des dictateurs.
Les technocrates progressent: ils ont réussi à rallumer la lumière dans la salle de contrôle. Mais que peuvent-ils contrôler alors que les coeurs ont fondu et sont emballés? Lire (en anglais) sur BBC News.
Jeudi 24 mars 2011
La reconstruction coûtera plus de 200 milliards d'euros.
Catastrophe nucléaire: communication embrouillée du gouvernement. Lire sur TV5 monde.
Nucléaire, mille fois "non, merci". Un excellent article sur PressEurop.
Pour fermer la porte aux jérémiades du lobby nucléaire qui abrite ses incertitudes, ses approximations et ses craintes pour SON avenir derrière une émotion plus ou moins feinte. Extrait: "C'est un dilemme : pendant que le Japon se bat pour éviter que la situation ne s'aggrave, le débat sur le nucléaire se limite aux grands principes. Et, à force de simplifier, les antinucléaires se font traiter d’insensibles."
Fukushima: Deux "liquidateurs" hospitalisés suite à de graves irradiations et des brûlures. Le nombre de techniciens ayant subi des atteintes graves à leur santé est de 25 depuis le 11 mars, chiffre donné part l'exploitant côté en bourse TEPCO.
Vendredi 25 mars 2011
La communication en dents de scie du gouvernement japonais n'est pas faite pour faire cesser les craintes de pollution radioactive qui planent, au Japon comme dans la zone Pacifique, et même en Europe puisque le nuage "trés faiblement radioactif" est arrivé chez nous, comme d'ailleurs sur toute la planète. Avec un peu de chance, il restera coincé dans les trous d'ozone et la boucle sera bouclée.
Mais ne rêvons pas, et faisons savoir par tous les moyens à ceux qui prétendent nous diriger que ce modéle de développement sauce roulette russe ne nous convient plus. Que nous ne voulons pas laisser à nos descendants une planète truffée de zones interdites pour des millénaires. Que d'autres solutions sont possibles, peut-être pas immédiatement, mais le plus rapidement possible. Si les sommes prodigieuses qui ont été investies dans la recherche nucléaire l'avaient été dans les technologies d'énergie renouvelables, nous n'en serions pas là, comme des cons, à se demander si nous serons ou pas irradiés.
Dans la presse:
- La cuve du réacteur 3 peut-être endommagée. Sur Le Soir.be.
- Comprendre la catastrophe au Japon, sur l'Express.
- Les produits irradiés inquiètent. De nombreux pays bloquent l'importation des produits alimentaires.
Le niveau de radioactivité en quaestion, sur France Info.
Samedi 26 mars 2011
Les réacteurs de Fukushima semblent de plus en plus échapper à toute possibilité de contrôle.
"Mais que se passe-t-il à Fukushima", se demandait hier L'Express.
De l'iode radioactif, du césium 137 et sans doute d'autres gâteries du même genre, détectés dans la mer prés de la centrale. Des taux alarmants qui risquent de dégrader le milieu naturel dans un large rayon. Lire sur France2.fr.
L'ombre d'Areva et de son combustibe miracle MOX plane sur la catastrophe de Fukushima. "Greenpeace accuse ainsi "la France et Areva" de se montrer "totalement irresponsables". "Le point le plus problématique à Fukushima, c'est le réacteur 3 parce qu'il carbure au MOX, un combustible particulièrement nocif car il contient du plutonium", déclare Yannick Rousselet dans le communiqué. Selon lui "un réacteur carburant au MOX pose un double problème : il a un point de fusion beaucoup plus bas et, si une fuite survient, le potentiel de rejets radioactifs est double". Lire sur Le Monde.fr.
Le MOX ? C'est quoi? Explications de base sur Rue89 par Michèle Rivasi, fondatrice du CRIIRAD, institut indépendant de contrôle et d'alerte nucléaire.
Pour simplifier, Areva a trouvé un filon pour transformer la merde en espéces sonnantes et trébuchantes. Si les éleveurs de porcs pouvaient en faire autant, ils deviendraient vite milliardiares.
L'avenir d'Areva est fortement impacté par la catastrophe japonaise, les spéculateurs ne s'y trompent pas:
Cours historique de l'action sur 5 ans.
Mais Areva se présente cependant comme un "protecteur de la planète": "Ses 71,000 collaborateurs s'engagent quotidiennement dans une démarche de progrès continu, mettant ainsi le développement durable au coeur de la stratégie industrielle du groupe. Les activités d'AREVA contribuent à répondre aux grands e enjeux du XXI siècle : accès à l'énergie pour le plus grand nombre, préservation de la planète, responsabilité vis-à-vis des générations futures. www.areva.com" Lire sur le site Areva.
Danger: d'autres exploitants de centrales nucléaires au Japon utilisent également le MOX depuis quelques années, c'est le cas des opérateurs d'électricité Chubu, Kyushu, Shikoku et Kansai. Les spécificités du MOX exigent des modifications des réacteurs pour être capable de les brûler. Ces compagnies les ont-elles bien faites? Lire sur le site Areva. Ou ont-elles privilégié le profit immédiat, en bonne logique "libérale"?
Que deviennent les déchets nucléaires? Sur Rue89. Des dizaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs sont stockés dans la région la plus instable de la planète, menacée par le volcanisme, les tremblements de terre et les tsunamis. Et si j'étais de mauvaise foi, j'ajouterai "une attaque nucléaire de la Corée du Nord"
C'est ce que le lobby nucléaire appelle "être responsable vis à vis des générations futures"! Ces gens sont des assassins par procuration, il est urgent de les empêcher de nuire à l'humanité.
Dimanche 27 mars 2011
Allemagne
Angela Merckel a été battue dans son fief par les Verts. Une nouvelle conscience citoyenne est en train d'émerger chez nos voisins, malgré des annonces par lesquelles le parti de la Chancellière avait clairement pris ses distances vis à vis du nucléaire. La voie vers un développement sérieux des énergies alternatives s'élargit ce soir en Europe. Lire sur Les Echos.
Catastrophe nucléaire de Fukushima.
Confusion totale dans la communication au Japon. Lire sur TV5 monde.
Aprés avoir annoncé des mesures alarmantes, Tepco et le gouvernement japonais déclarent avoir fait une erreur. Lire sur Le Soir.be.
Mais les craintes persistent, et même s'amplifient dans le monde entier. Lire sur La Tribune.
Aprés l'affaire du Médiator, les français n'ont plus aucune confiance dans les organismes publics censés représenter l'intérêt collectif. Peut-on accorder notre confiance à l'IRSN aprés avoir découvert les frasques de l'Afssaps? Tant que le lobbying existera, on peut en douter fortement. Article sur La Tribune.
Lundi 28 mars 2011.
Nouveau séisme de magnitude 6.5 au large du Japon, petit tsunami annoncé.
La centrale est toujours hors de contrôle des technocrates qui ne pérorent plus sur la "sécurité absolue" de leurs joujoux mortels.
Excellente analyse de Philippe Barraud sur le site suisse "le Nouvelliste". Extrait: "La catastrophe de Fukushima, qui n'en est peut-être qu'à ses débuts, a produit la démonstration que tout le monde redoutait le plus: même dans un pays très développé, à la pointe de la maîtrise technologique, l'impossible s'est produit. L'impossible, oui, puisque le déroulement des événements n'avait jamais été imaginé par les responsables de la sécurité. Cela signifie qu'en France aussi, où on est tellement plus forts que les autres, une catastrophe comparable peut se produire, et de même en Suisse, naturellement." Lire l'article complet.
Les fuites d'iode radioactifs entraînent un taux de radioactivité 1150 fois supérieur dans l'eau de mer. Lire sur Canoë Canada.
Forte radioactivité au réacteur N°2, probablement due à la fusion du coeur. Sur Canoë Canada.
Extrait: "La forte radioactivité mesurée dans l'eau qui a inondé le sous-sol d'un bâtiment abritant le réacteur n°2, à la centrale atomique japonaise de Fukushima-Daiichi, semble due à la fonte de cartouches de combustible, a déclaré lundi le secrétaire général et porte-parole du gouvernement japonais, Yukio Edano."
Nucléaire: L'inquiétude aussi est mondialisée. Lire sur France Soir.
Extrait: "« Il y a aura forcément des conséquences en termes de contamination des sols et des eaux. Mais il faudra attendre que l'accident soit terminé pour évaluer la gestion future de ces sols », explique Olivier Gupta, directeur général adjoint de l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN). Alors que la situation risque encore de « durer des semaines, voire des mois », selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), la surface contaminée est déjà équivalente à celle de la zone interdite à Tchernobyl."
Le point de la situation à Fukushima par l'IAEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique / International Atomic Energy Agency):
"La situation à l'usine électrique de Fukushima Daiichi demeure trés inquiétante.
La restauration de l'alimentation électrique de la centrale se poursuit, et les centres de contrôles des unités 1, 2 et 3 sont de nouveau éclairés. De l'eau douce est maintenant injectée pour le refroidiseement dans les enceintes pressurisées de ces trois réacteurs. Les mesures de radiations dans les enceintes de confinement des unités 1, 2 et 3 continuent de diminuer. De la fumée blanche continue à sorir des réacteurs 1 et 4." Lire la suite sur le site de l'IAEA (en anglais).
"le lobby nucléaire ne vit que par l'opacité dont il s'entoure". Corine Lepage sur France Info.
La Chine remet en question son programme nucléaire et déclare faire de grands progrés sur des centrales au Baryum, beaucoup moins dangereux que l'Uranium.
Le Japon appelle à l'aide, il ne sait plus à quel saint se vouer pour freiner l'emballement de la centrale infernale. Il est peu probable qu'une autre centrale nucléaire soit un jour construite au pays du soleil levant. Lire sur 20 minutes.
Mardi 29 mars 2011.
L'orgueil et l'appat du gain ont poussé quelques hommes à se croire plus forts que la nature et il se sont crus capables de construire des machines infernales qui pourraient résister à ça. Vidéo amateur japonaise sur YouTube.
"Que s'ignifie l'appel à l'aide lancé par TEPCO?" se demande Libération ce matin.(abonnés). Trés certainement de fournir le service aprés-vente pour leur dangereux et instable combustible MOX, qui répand maintenant du plutonium dans les sols, l'océan, et sans doute également l'atmosphère. Areva, chef des apprentis sorciers, feint d'ignorer la cause de l'appel des japonais.
Le gouvernement japonais en alerte maximum. Lire sur TV5 monde.
Nicolas Sarkozy se rendra au Japon Jeudi. Lire sur Les Echos. Le VRP du nucléaire d'Areva et d'EDF va essayer de remplacer les vieilles centrales nucléaires du pays par des EPR "trop sécurisées"? Il y a gros à parier qu'il emménera Anne Lauvergeon dans ses bagages.
Quel rôle Areva peut-il jouer dans le sauvetage de la centrale de Fukushima? Lire sur Le Monde .fr.
Trois réacteurs pourraient être trés endommagés et laisser filtrer des substances hautement radioctives dans le sol de Fukushima. Lire sur Le Parisien.
Situation préoccupante pour l'environnement marin, et en particulier pour les poissons qui constituent une ressource alimentaire importante pour les japonais. Lire sur Nouvel Obs.
Médiator, Fukushima: les démocraties malades de la culture du secret qui protége des intérêts économiques. Lire sur Les Echos.
Tepco, l'opérateur qui exploite la centrale de Fukushima et quelques autres, pourrait être nationalisé. Son titre a été suspendu à la bourse de Tokyo pour éviter un effondrement des cours. Comme toujours en pareils cas, les actionnaires encaissent les bénéfices mais quittent le navire comme des rats quand des pertes se profilent. Lire sur Le Figaro.
Extrait: "Une aide (Areva/EDF) qui serait la bienvenue pour une société qui semble dépassée par les événements et dont la lente descente aux enfers n'est pas sans rappeler celle de la compagnie pétrolière BP. Catastrophe naturelle, communication catastrophique, dégradation de la note de la dette... Au final, l'ancien directeur général de BP, Tony Hayward, avait dû démissionner sous la pression du président américain Barack Obama en personne. Un sort que pourrait connaître le président de Tepco, Masata Shimizu, critiqué pour sa désertion de la scène publique après la catastrophe naturelle." Voilà ce qui arrive quand on laisse des secteurs hautement stratégiques et sensibles entre les mains des financiers de la clique mondialisée.
Aprés Fukushima, qui va succéder à Anne Lauvergeon? Se demande 24heuresActu.com.
Extrait: "Anne Lauvergeon nous a montré la semaine dernière un très bel exemple de revirement de communication… Le mardi, sur France2, elle dit que le Japon ne traverse « pas une catastrophe nucléaire », dans le même mouvement que son ministre de tutelle, Eric Besson. Mais le Président de la République ayant manifestement choisi une autre stratégie, avec François Fillon et Nathalie Kosciusko-Morizet, les parlementaires ont pu assister deux jours plus tard à un changement d’opinion pour le moins rapide et drastique : « Nous sommes dans l’urgence absolue ». « Nous sommes dans une catastrophe (…), les combustibles ne sont plus refroidis (…), la situation devient extrêmement difficile »."
Les dés sont jetés, la catastrophe est là est personne ne semble avoir la moindre idée pour en maîtriser les conséquences. Une opinion "désespérée et violente" à lire sur AgoraVox.
Extrait: " Comprenons bien les choses, il ne s’agit pas d’un nuage radioactif consécutif à une explosion ponctuelle qui passe en ce moment sur le pacifique, l’Amérique du nord, l’Europe et enfin l’hémisphère nord tout entier. Il s’agit d’une émission permanente et de plus en plus concentrée d’un cocktail de substances radioactives qui se disperse en continu dans l’atmosphère de la planète et dont la durée de vie dépasse de loin celle d’une génération humaine. A cause de la contamination aérienne, l’hémisphère Nord sera, en l’espace d’un an tout au plus, le premier à être entièrement impropre à une grande partie de la vie telle que nous la connaissons aujourd’hui sur terre. L’hémisphère Sud finira lui aussi par être contaminé par la voie des airs mais le sera plus sûrement par la circulation océanique. La grande proximité de la source radioactive et de la mer assure un contact direct et continu et, à la différence des courants aériens, les courants marins se répartissent rapidement dans la masse océanique qui baigne les deux hémisphères."
André-Claude Lacoste, président de l'Autorité de Sûreté Nucléaire, semble favoriser la transparence en matière d'information sur le nucléaire. Mis jusqu'où est-il autorisé à aller ? Et doit-il se contenter des informations et mesures que lui fournit EDF et Areva? Présentation du président de l'ASN sur La Croix.
Extrait: " Déjà, en 1992, le haut fonctionnaire du ministère de l’industrie (A. C. Lacoste) avait donné des signes de « mauvais esprit ». « Son prédécesseur avait été démissionné pour s’être opposé au redémarrage de Superphénix, se souvient Monique Séné, du Groupement des scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire. Nommé à sa place, André-Claude Lacoste a repris son texte à la virgule près ! »
Depuis, le statut d’autorité indépendante accordé à l’ASN par la loi de 2006, ainsi que sa nomination pour un mandat de six ans non révocable et non
renouvelable, ont donné des ailes à celui que beaucoup considèrent comme un « moine-soldat de la République ».
Régulièrement tancés, les industriels en savent quelque chose. En 2008, l’ASN épingle Areva pour le manque de surveillance de ses sous-traitants. La
même année, les travaux de la construction de l’EPR à Flamanville sont suspendus pour des raisons de sécurité.
En octobre 2009, l’ASN met publiquement en cause le contrôle de commande du réacteur de troisième génération, au moment même où Areva a les plus
grandes difficultés à vendre sa centrale à Abou Dhabi… 
"
Des investissements plus sérieux autour de la sécurité du site de Fukushima auraient peut-être permi d'éviter la catastrophe provoquée par le tsunami. Extrait: "Ces dernières années, le gouvernement japonais a délaissé les projets coûteux comme l'augmentation de la hauteur des murs anti-tsunami sur le littoral, au profit de mesures qui ne coûtent pas cher, comme la mise au point de cartes localisant les zones les plus exposées, dit l'expert.
"Nous coopérons avec le gouvernement sur les mesures de lutte contre les tsunamis, mais le financement a diminué et, parfois, il n'y a pas assez d'argent pour la construction de mesures structurelles", a dit Imamura dans l'interview.
"Ces derniers temps, le gouvernement s'est concentré sur des mesures non structurelles, parce qu'elles sont économiques". Lire en entier sur L'Express.
Japon: Le gouvernement démocrate actuel, issu des élections de 2009 , doit gérer les conséquences catastrophiques des politiques de la droite ultra-libérale au pouvoir depuis 1955, responsable des choix énergétiques du pays depuis que les américains lui ont rendu l'autonomie. Aujourd'hui, ils découvrent les immenses problémes que cette gestion a causé dans ce pays qui brille de ses lumières ostentatoires: pauvreté, chômage, insuffisance des moyens de secours en cas de catastrophe naturelle, et surtout sécurité nucléaire aléatoire.
Un ingénieur de Tepco avait alerté la direction sur la forte probabilité d'un tsunami. Lire sur 20minures.fr. Mais la direction a privilégié le dividende à la sécurité. Tant que ce n'est pas une agence de notation qui alerte...
Des physiciens asiatiques inquiets. Lire sur Nouvel Obs.
Mercredi 30 mars 2011.
Catastrophe nucléaire.
Fuites radioactives: un taux de 3000 fois la norme a été relevé dans l'eau de mer. Lire sur TV5 monde.
Shéma du site de la centrale, sur TV5 monde.
Le PDG de Tepco est hospitalisé; il souffrirait d'hypertension artérielle. Tant de pression sur un seul homme, ou presque. Le vice-président prends les rennes de l'entreprise en plein marasme.
Le président de l'autorité de Sûreté Nucléaire: "On ne peut garantir qu'il n'y aura jamais d'accident grave en France." Le point sur la situation sur Le Monde.fr. Le risque inhérant à cette technologie, même théoriquement plus faible en France qu'au Japon, est implicitement reconnu par M. Lacoste.
L'Islande est située à la jonction de deux plaques tectoniques. Une intense activité volcanique s'y opére en permanence, comme nous l'avons vu récemment.
Si un mouvement de plaques tectoniques provoquaient un tremblement de terre sous-marin suivi d'un tsunami dans cette partie du Nord de l'Océan Atlantique, la mer du Nord agirait comme un goulet d'étranglement qui pourrait amplifier le phénomène. De plus, le plateau continental peu profond de cette mer décuplerait la hautteur de la vague. Tout le littoral du Nord-Ouest de l'Europe, qui ne s'éléve qu'à quelques métres au dessus du niveau de la mer, serait alors menacé par une vague géante. Et sur ce littoral, qu'y a-t-il? Des centrales nucléaires comme à Gravelines, où cette hypothése, comme au Japon, n'a pas été sérieusement envisagée. La France est donc loin d'être à l'abri des caprices de la nature.
Les Alpes et les Vosges sont par ailleurs régulièrement le siège de secousses d'amplitude 4 à 6 sur l'échelle internationale.
Voir la carte des plaques tectoniques (wikipédia).
Autre carte illustrant le mouvement des plaques.
On voit sur ces cartes que nous sommes simplement situés à l'autre extrémité de la plaque japonaise qui a été poussée par ma plaque pacifique, mouvement qui a provoqué la terrible catastrophe qui est au centre de l'actualité.
Enfin, le Nord de la mer Méditerrannée est également l'objet d'une intense activité tectonique, et une catastrophe naturelle peut arriver à tout moment. L'Italie et la Turquie sont particulièrement menacés, deux pays qui envisagent de s'équiper en machines infernales dans les prochaines années.
Le mercredi, Sarkozy vends du nucléaire en Chine, le jeudi il va s'appitoyer sur les irradiés japonais. L'indécence de notre président est sans limite.
L'UMP a mis toutes les billes de la France dans une technologie du passé, le nucléaire. Pendant cela, nos concurrents font la course en tête dans les technologies du futur. Aucune entreprise française dans le top-15 des constructeurs d'éoliennes. (tableau sur Green Univers)
Classement: (entre parenthéses, part de marché %)
1- Vestas - Danemark (12)
2- Sinovel - Chine (11)
3- General Electric - USA (10) Photo éolienne GE
4- Goldwind - Chine (10)
5- Enercon - Allemagne (7)
6- Gamesa - Espagne (7)
7- Dongfang - Chine (7)
8- Suzion - Inde (6)
9- Siemens - Allemagne (5)
10- United Power - Chine (4)
11- Ming Yang - Chine (3)
12- Repower - Allemagne (2)
13 - Ming Yang - Chine (2)
14- Nordex - Allemagne (2)
15- XEMC - Chine (1)
Autres (12)
Les 7 premières entreprises chinoises totalisent 38% de parts de marché mondial.
En Europe, notre voisin allemand couvre 16%, le Danemark 12% et l'Espagne 7% du marché mondial.
Hors Europe, Les Etats unis sont à 10% et l'Inde à 6%.
Selon le Global Wind Energy Council (GWEC), le marché éolien mondial augmentera de plus du double d'ici 2015, pour
atteindre une capacité installée de 450 gigawatts contre 194,4 GW fin 2010. Pour 2011, selon le GWEC, les installations nouvelles atteindront plus de 40 GW.
La France, N°1 mondial du nucléaire, est absente du classement. Sans doute une conséquence des fumeux débats du "Grenelle de l'Environnement".
La Norvège, La Grande Bretagne et les Etats unis travaillent déjà sur des machines éoliennes de 10 MW, tandis qu'Areva a timidement investi en partenariat sur des petites unités de 5MW. Lire sur Green Univers.
Dans le solaire (production de panneaux et installation de fermes solaires), la France est un peu plus présente avec EDF Energie Nouvelles et Théolia, mais là encore, les Allemands sont en pointe. Pas de Grenelle ici, mais des écologistes unis et une opinion publique sensible à ses thémes, comme l'a prouvé l'éjection de la CDU, le parti d'Angela Merckel, du land de Bavière dimanche.
Classement des 15 premiers acteurs mondiaux (Source Plein Soleil)
1- Belectric Allemagne
2- Juwi Allemagne
3- Sun Power Corp USA
4- EDF Energies Nouvelles
5- Sun Edison USA
6- Q-Cells International
7- First Solar
8- Enfinity Belgique
9- Phoenix solar Allemagne
10- Gehrlischer Solar Allemagne
11- GP Joule Allemagne
12- TerniEnergia SPA Italie
13- Relatio PV Allemagne
14- S.A.G. Solarstorm Allemagne
15- Fotowatio Renewable Ventures Espagne
Mais ce marché est beaucoup plus fragmenté que celui des éoliennes, les 30 premiers acteurs du marché ne représentant que 22.1% du marché mondial.
Les énergies renouvellables sont un gigantesque gisement d'empoi: les investissements mondiaux dans ce secteur ont atteint 106 Bllions d'euros (106.000 milliards d'euros) en 2009 et devraient bénéficier dans les mois à venir de la défiance que l'accident de Fukushima ne manquera pas de susciter envers l'énergie nucléaire. Lire sur le trés intéressant blog Natler, d'aprés Bloomberg.
Les économistes estiment que les investissements dans ce secteur atteindront plus de 2300 Billions se dollars par an en 2020, plaçant le marché des énergies renouvelables (dont, faut-il le préciser, le nucléaire est exclus) au 3éme rang derrière l'automobile et l'électronique.
Les grands démocrates se retrouvent: il faut sauver le soldat EPR. "Sarkozy et Hu unis pour sauver le nucléaire". Les grands démocrates sont d'accord sur les grands sujets. Lire sur Le Monde.
Extrait: "Unis pour sauver le nucléaire : Nicolas Sarkozy et son homologue le président chinois, Hu Jintao, entendent préserver ensemble la filière nucléaire, après la catastrophe japonaise. C’est ce qui ressort de l’entretien entre les deux présidents, mercredi 30 mars, rapporté par les diplomates français : “Les deux présidents ont convenu qu’il était très important de garder son sang froid, tout en prenant en compte toutes les leçons à tirer des difficultés de la centrale de Fukushima.”
Les deux présidents se disputent le podium Guiness des Records des ringards de l'histoire.
La bonne nouvelle du jour: le nuage radioactif, heureusement dilué, s'est étalé sur toute la planète. Voir animation sur YouTube. C'est l'avantage avec cette énergie, qu'en cas de pépin tout le monde en profite. Merci Einstein.
La radioactivité des courants marins progresse vers le sud du Japon. Lire sur Planète Environnement. Extrait: "La connaissance des effets des radiations sur les eco systèmes reste manifestement embryonnaire . « Il faut en effet, note Boust, regarder chaque espèce animale ou végétale en particulier.. On sait qu'il y a des phénomènes de réparation de l'Adn au bout de quelques générations pour certaines espèces animales. Des chercheurs russes ont même observé à Tchernobyl que des bactéries irradiées avaient développé des résistances dont ne disposaient pas des bactéries non contaminées en exposant les unes et les autres à des rayons UV ». Mutations génétiques en perspective?
Et pour terminer sur ce sujet (pour ce soir), un clip de la nouvelle pub d'Areva. Satirique.
Selon die Welt (Berlin), le monde va se scinder entre les partisans des énergies renouvelables et ceux d'une énergie nucléaire sécurisée. Lire sur Presseurop. Extrait: "Après la remise en cause du nucléaire civil provoquée par l’accident de Fukushima, le monde se divisera dans les prochaines décennies entre ceux qui misent sur les énergies renouvelables et ceux qui tablent sur une optimisation du nucléaire. Deux voies qui entraîneront l'avènement d'une civilisation plus propre et plus sûre."
Jeudi 31 mars 2011
Nucléaire
Suisse: un colis piègé explose au siège de Swissnuclear, deux employées blessées. Lire sur 20 minutes.fr. Stupide connerie qui nuit à la mouvance anti-nucléaire. Tellement grossier que cela ressemble à de la manipulation, à moins que les auteurs de cet attentat ne soient tout simplement que de piteux imbéciles. L'emploi du terrorisme a toujours condamné la cause qu'il est censé représenter.
Catastrophe nucléaire de Fukushima
L'accident de Fukushima va trés certainement avoir des conséquence sanitaire catastrophique sur toute la planète, mais il était inévitable qu'il se produise un jour. La technologie nucléaire est intrinséquement dangereuse, même entourée de mille sécurités. De plus, la sophistication entraîne la multiplication des risques, et il n'est pas rare de voir les systèmes de sécurité tomber en panne. L'utilisateur a alors parfois tendance à shunter les sécurités, quitte à rendre l'installation plus dangereuse encore.
Sur les nouvelles générations d'automobiles, de plus en plus sophistiquées, il est fréquent que les capeurs ou l'ordinateur de bord tombe en panne, alors que les organes mécaniques qu'ils sont censés contrôler sont en parfait état.
Cette catastrophe a en tous cas une influence positive sur l'état d'esprit face au nucléaire.
Ainsi, le PS, qui défendait l'énergie de l'atome depuis des décennies, vient de se tourner dans le sens du vent et a déclaré sa défiance envers le tout nucléaire. Lire sur L'Expansion.fr.
Martine aubry a ainsi timidement déclaré, le 25 mars " Je crois qu’il faut sortir du nucléaire... Il faut aller vers une sortie du nucléaire, ça va être dans 20 ou 30 ans". Trés bien, mais il faudra commencer dés 2012 à restructurer les industries nucléaires vers les énergies renouvellables et développer la recherche dans ces technologies où nous sommes trés mal placés. Mais Hollande n'est pas d'accord, ça commence mal pour lui. Et Strauss-Kahn?
En Allemagne, Angela Merckel a, elle aussi, tenté de surfer sur la vague d'inquiétude avec le succés électoral que l'on sait. Lire sur Le Monde.fr.
Ce qui a rendu le Lobby nucléaire allemand inquiet: La socièté allemande RWE a porté plainte contre l'arrêt d'un de ses réacteurs à Berlin. Lire sur Le Monde.fr.
Extrait: "Nous voulons porter plainte vendredi auprès du tribunal administratif de Cassel (Centre) contre la mise à l'arrêt pour trois mois du réacteur Biblis A", a déclaré une porte-parole de RWE, confirmant un article du quotidien allemand WAZ à paraître vendredi. "Il y a des doutes sur les fondements juridiques" du moratoire décidé par le gouvernement de la chancelière Angela Merkel, et "nous voulons que cela soit éclairci par le tribunal", a précisé la porte-parole."
Les habitants qui ont été évacués de la zone de la centrale de Fukushima Daiichi ne pourront sans doute jamais rentrer chez eux. "Le scénario du pire", sur Nouvel Obs.
Du plutonium dans le sol de la centrale. Lire sur Le Soir.be.
Peut-on faire confiance à Tepco pour les mesures? Le Japon demande de l'aide pour maîtriser sa centrale infernale. Lire sur 20 minutes.fr.